SEB GUILLAUME SUR L’AVANT-DERNIÈRE ÉPREUVE DU CHAMPIONNAT DE FRANCE À BRIOUDE
« Bonjour à tous,
A peine remis de notre retour triomphal des ISDE que nous reprenions la route pour l’avant dernière manche du championnat de France. C’est à Brioude que nous avions rendez-vous et le lieu ne m’était pas indifférent. Lorsque l’on entend les anciens parler de l’enduro on a l’impression que c’est là que tout a commencé. Brioude c’est la référence, la source, les racines ! Mon cerveau avait bien travaillé avant la course et je voyais déjà de grandes spéciales en herbe avec de grands virages à plat, des liaisons épuisantes ou bien encore des arrivées au CH en catastrophe avec moins d’une minute pour ravitailler. Mon imagination avait été trop fertile et c’est sur des spéciales tracées sur des champs en chaume que nous réalisions nos chronos. A vrai dire j’ai eu l’explication de la part des « locaux » : dans la région il n’y a pas de problème pour trouver des chemins, mais trouver des spéciales pose un véritable souci. Voilà pourquoi les vertes patures que je m’étais imaginé s’étaient métamorphosées… En revanche, je ne m’étais pas totalement trompé en ce qui concerne les liaisons ! Le tracé était vraiment usant et nous avons tous lutté pour couvrir quotidiennement les trois tours en arrivant à chaque fois avec assez peu de temps au CH. L’organisateur avait même mis en place un CH serré au temps dégressif. J’avais comme objectif de rester dans la même configuration d’esprit que celle des dernières courses. Les ISDE m’ont donné beaucoup de moral, tout devrait bien se passer…
Samedi
« nous arrivons dans l’ultime spéciale de la journée ex aequo… »
C’est sous un ciel bleu qui ne nous quittera pas pendant deux jours que la journée débute. Fabien qui roule sur sa fraicheur est incisif dès les premiers chronos, il s’avère être l’adversaire du jour. Christophe Nambotin est un peu plus en retrait sans pour autant être très loin de nous. Fabien et moi sortons quasiment toujours dans la même seconde et nous arrivons dans l’ultime spéciale de la journée ex aequo. Une fois de plus nous réalisons des temps très proches et le petit coup de gaz que j’ai mis en plus en sortant du 27ème virage de cette dernière spéciale me donne la victoire pour un peu moins de huit dixièmes de seconde. Cette victoire tombe à point nommé pour moi puisque je reprends, dès le samedi, la seconde place du classement provisoire à Fabien, juste derrière Christophe. Je termine la journée bien marqué physiquement, je m’aperçois que je n’ai pas bien récupéré des ISDE.
Le samedi soir une petite cérémonie est organisée par la FFM en l’honneur de la délégation française présente aux Six Jours en Grèce. Nicolas Deparois et Jordan Curvalle qui ne roulent pas ce week-end sont venus nous rejoindre, nous sommes au grand complet ! L’ambiance est vraiment extra et de beaux souvenirs reviennent dans nos esprits. Il y avait beaucoup de monde dans le public et j’ai été très touché de voir à quel point les ISDE ont une valeur à l’esprit des passionnés. C’est d’ailleurs dommage que la presse spécialisée ne s’y intéresse pas davantage…
Dimanche
« Alors qu’avec mes deux adversaires nous nous observons une surprise arrive… »
Après une bonne nuit de repos nous repartons pour trois tours usants. Les chemins sont défoncés et le CH serré a une forte tendance à secouer ! Fabien place la barre haute dès la première spéciale et rapidement je prends du retard. Christophe lui aussi est rapide et, à la fin du premier tour, mes opposants mènent les hostilités. J’ai deux solutions : soit je gère tranquillement pour terminer troisième, soit je mets un grand coup de collier dans le second tour. C’est finalement sur la seconde solution que mon choix se porte et dès la première spéciale du second tour je réalise un temps canon, fruit d’une grosse prise de risque. Je roule le plus tranquillement possible en liaison pour m’économiser et éviter de puiser de trop dans les réserves. J’ai le GP d’Italie en point de mire et je ne veux pas tout gâcher. Je prends la tête de l’épreuve à la mi-course et dans le troisième tour je commence à creuser l’écart. Fabien et Christophe sont toujours là mais suffisamment loin pour ne pas trop m’inquiéter. En entrant dans la deuxième spéciale du troisième c’est la surprise ! On m’annonce qu’Antoine Letellier n’est qu’à deux secondes derrière moi ! Je remporte la spéciale et nous arrivons à l’ultime chrono de la journée. J’ai de l’avance sur Antoine et une bonne marge pour ne plus être inquiété par Fabien et Christophe. J’attaque mais Antoine va plus vite et gagne la journée ! Je suis derrière mais la victoire d’Antoine me fait sincèrement plaisir. C’est un pilote talentueux qui a souvent joué de malchance et qui n’a pas toujours eu l’opportunité de concrétiser, il l’a fait avec la manière ce week-end et je le félicite.
Je reviens de Brioude sur la seconde marche du podium provisoire de ce championnat de France 2008 à une épreuve de la fin. Il faut que je trouve le moyen de bien récupérer cette semaine car nous partons en Italie pour l’avant dernier volet du WEC. Ce week-end j’ai vu à quel point les ISDE m’ont coûté en énergie, je ne veux pas risquer d’échouer en Italie par manque de forme. Je veux absolument continuer d’évoluer dans la même dynamique que celle qui m’a permis de monter sur la première marche du podium trois Grand Prix consécutifs.
A très bientôt, »
Seb
