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DAKAR : COMA SEUL DANS LA PAMPA, BMX DANS TOUS LES SENS

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COMA SEUL DANS LA PAMPA, BMX DANS TOUS LES SENS

Si la victoire de Marc Coma rentrait dans le domaine du prévisible sur la première étape, l’ampleur de son succès et l’hécatombe des favoris de la course motos déjouent tous les pronostics. Despres et Casteu ont peut-être déjà perdu le Dakar. En autos, BMW connaît à la fois le succès, avec Nasser Al Attiyah, et la déception, avec l’accident de Guerlain Chicherit, parti sur des bases un peu trop élevées.

La méthode Coma ne connaît pas d’hésitations. Elle semble même s’être affirmée depuis le Dakar 2007, où il s’était imposé avec une marge insolente sur tous ses poursuivants dans les deux premières étapes décisives du Maroc, à Er Rachidia et à Ouarzazate. Sur l’étape inaugurale de la 31ème édition, l’Espagnol a créé un fossé avec ses concurrents, confirmant son statut officieux de pilote le plus rapide du monde. Parti derrière le tenant du titre Cyril Despres, le vainqueur 2006 établissait déjà le meilleur chrono intermédiaire après 134 km de course, avec 1’’ de mieux. Mais c’est surtout à partir du moment où il a rejoint, puis dépassé Despres, peu après le passage au CP 3 (km 248) que la démonstration a débuté. Sur les 123 km de longues pistes rectilignes qui lui restaient à couvrir, Coma a donné toute sa puissance : sur la ligne tracée à San Saladillo, il a attendu plus d’une demie heure avant de voir arriver le premier de ses poursuivants. Finalement, c’est Jacek Czachor qui réalisait le deuxième temps, avec le genre d’écart qui peut mettre mal à l’aise les combattants les plus solides : plus de 22 minutes.

On ne sait jamais réellement si les défaillances de début de compétition sont rédhibitoires. Mais la situation n’a jamais été aussi critique, dans l’optique de la victoire finale, pour Cyril Despres. Incertain avant le départ sur le choix de pneumatiques adopté cette année, le Français a peut-être eu un début de réponse sur cette première étape : il a franchi la ligne avec une roue arrière sur la jante, et un retard de 41 minutes sur Coma ! Le malheur des autres adoucit rarement sa propre détresse, mais David Casteu, sérieux challenger pour le titre, a lui aussi connu des défaillances de pneumatiques. Après l’explosion de son bib mousse, il a été contraint de faire un demi-tour vers CP2, où un de ses coéquipiers, Emanuel Gyenes, lui a laissé sa roue arrière. Au total, c’est un déficit de 1h01’53’’ qu’il aura à combler sur les 13 étapes restantes, s’il espère encore gagner.

La journée a également tourné à la catastrophe pour un des pilotes auto impliqué dans la course en tête, puisque Guerlain Chicherit, passé avec le meilleur temps du jour à CP 3, a perdu toute chance de briller au général, en retournant sa voiture sur le toit au km 277. La sanction n’est pas aussi définitive pour Dieter Depping, qui flambait lui aussi sur les 250 premiers kilomètres, mais qui a connu des problèmes d’électronique sur son Race Touareg VW. Il termine l’étape avec une heure de retard sur Nasser Al Attiyah, dont la victoire ne parviendra probablement pas à consoler le team X-Raid. Reste que le pilote Qatari, qui restait sur une victoire lors de sa dernière sortie en course à l’UAE Desert Challenge, s’offre un deuxième succès sur le rallye, après la boucle Nema-Nema en 2007. Sa prestation du jour confirme en tout cas son statut d’outsider.

C’est finalement pour l’accès aux places d’honneur que se sont mesurés les deux écuries les plus en vue sur le rallye, Mitsubishi et Volkswagen. Il n’y en a pas eu pour l’ancien vainqueur Hirochi Masuoka, qui a achevé la journée « à la remorque ». Et à ce jeu, Carlos Sainz s’est montré le plus convaincant, en prenant la deuxième place derrière Al Attiyah, et surtout suivi de près par ses deux coéquipiers, Giniel De Villiers et Mark Miller. Habitués à « jouer la poursuite », les pilotes Mitsubishi ont cédé un peu de terrain à leurs grands rivaux : Alphand pointe à 4’44’’ du premier leader, et Peterhansel à 4’54’’. Juste derrière, l’Argentin Orlando Terranova donne une nouvelle preuve de compétitivité des BMW X-3, avec une 7ème position pour son premier jour de course sur l’épreuve.

Les véhicules engagés dans la catégorie T2 s’exposent généralement moins à des mésaventures aussi spectaculaires, mais sont en revanche engagés dans une compétition intense. Pour démarrer le rallye, c’est un prestigieux débutant en voiture sur le Dakar qui représente le mieux la catégorie. Ancien champion du monde de WRC, et plusieurs fois inscrit en camion, Miki Biasion s’est classé au 28ème rang de la hiérarchie générale. Son premier poursuivant dans la catégorie, Ricardo Garosci, pointe à la 36ème position.

La course camions a donné lieu à son lot de rebondissements, Vladimir Chagin ayant démarré en fanfare la journée, passant avec le meilleur temps aux deux premiers points de chronométrages. Au final, c’est toutefois Marcel Van Vliet qui remporte la spéciale, avec seulement 2’’ d’avance sur Gerard De Rooy. Le « Tsar », lui, se classe seulement 7ème, à plus de trois minutes.

CLASSEMENT ÉTAPE moto
Pos. N° Nom Marque Temps Écart Pénalité

1 015 VERHOEVEN (NLD) KTM 02:14:48 00:00:00
2 012 FRETIGNE (FRA) YAMAHA 02:15:52 00:01:04
3 026 STREET (USA) KTM 02:16:39 00:01:51
4 010 CZACHOR (POL) KTM 02:22:51 00:08:03
5 002 COMA (ESP) KTM 02:27:15 00:12:27..

CLASSEMENT GÉNÉRAL ÉTAPE moto
Pos. N° Nom Marque Temps Écart Pénalité

1 002 COMA (ESP) KTM 05:13:32 00:00:00
2 015 VERHOEVEN (NLD) KTM 05:27:19 00:13:47
3 026 STREET (USA) KTM 05:29:18 00:15:46
4 012 FRETIGNE (FRA) YAMAHA 05:30:23 00:16:51
5 010 CZACHOR (POL) KTM 05:31:13 00:17:41..

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