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LE DAKAR DANS LES STARTING BLOCKS

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Buenos Aires, 31 décembre 2008

Ils découvrent l’Amérique

A trois jours du départ du rallye, la partie argentine des vérifications a commencé. Les officiels de course ont pour mission de contrôler la conformité des véhicules avec les règlements, pour ceux qui ne l’ont pas fait au Havre. Les concurrents, déjà emballés par le début de leur séjour, s’impatientent de découvrir le reste du continent.

Le compte à rebours s’égrène peu à peu, les premiers tours de roues du Dakar 2009 n’ont pas encore été donnés. On commence pourtant à parler d’émerveillement. Sur la centaine de kilomètres qui sépare Delta Dock du parc des expositions de La Rural, où se tient la deuxième session de vérifications, les concurrents ont déjà eu plusieurs fois l’occasion de savourer l’atmosphère qui gagne le pays. Beaucoup avaient choisi d’anticiper de quelques jours leur arrivée en terre australe : les carnivores les plus insatiables ont collectionné les « bife de chorizo », de monumentales pièces de bœuf servies dans tous les restaurants de la capitale ; les plus prévoyants ont vu large pour s’adapter au décalage horaire ; les touristes ont flâné dans les ruelles colorées du quartier de la Boca, ou pour certains dégusté une Quilmes bien fraîche sur une terrasse de San Telmo. Quoi qu’il en soit, tous ont été conquis par les préliminaires, et se sont présentés enthousiastes au moment des dernières formalités. « J’ai d’abord essayé la voiture, et ensuite la viande », précise toutefois Carlos Sainz, concentré sur son objectif de victoire finale.

Le défilé des concurrents, qui concernait essentiellement pour la partie technique les véhicules du continent américain, a permis aux Porteños de croiser quelques-uns des favoris de la course, convoqués pour cette première journée. A moto, le Français David Casteu, accompagné de son nouveau coéquipier chilien Francisco Lopez, a passé sa première épreuve avec succès. C’est également le cas du Team BMW X-Raid, avec ses pilotes de pointe Nasser Al Attiyah et Guerlain Chicherit, ou du tenant du titre en camions Hans Stacey, qui se soucie plus de son poignet récemment blessé que des formalités à régler. Attendus en milieu d’après-midi, les diamants du team Mitsubishi ont quant à eux différé leur passage sur les stands. Désireux de faire passer une dernière série de tests aux tout nouveaux Lancer de Peterhansel, Alphand, Roma et Masuoka, Dominique Serieys a en effet sollicité un léger report auprès de l’organisation : « lors du shake-down que nous avons fait au Creusot, il faisait 2°c. Les véhicules étant équipés de beaucoup d’électronique, il nous a donc fallu modifier certains des paramétrages, sensibles par exemple à la différence de température, à l’altitude ou encore au carburant, qui n’est pas exactement le même. C’est pour cela que nous sommes allés rouler aujourd’hui sur l’autodrome de Buenos Aires », explique le patron de l’écurie aux 12 succès sur le Dakar.

Le réveillon du jour de l’an sera donc studieux pour les pilotes de la firme japonaise, qui ont fixé rendez-vous dans la matinée pour les vérifications administratives. Dans l’après-midi, leurs véhicules pourraient croiser pour une première fois ceux de leurs rivaux de chez Volkswagen, Sainz et De Villiers en tête, ainsi que le Hummer de Robby Gordon. Les deux derniers vainqueurs de la catégorie motos, Cyril Despres et Marc Coma, auront également la possibilité de deviser sur les 9500 kilomètres de route qui les attendent. Sans bien sûr dévoiler le moindre pouce de leur stratégie.

Retrouvez toutes les informations sur les vérifications à Buenos Aires sur www.dakar.com

Buenos Aires, 1 janvier 2009

Fins Prêts

La dernière journée des vérifications techniques et administratives, dont l’enjeu principal était de boucler la liste des engagés, a attiré plus de 60000 spectateurs sur le site de La Rural. Les Porteños, comme les Argentins et les Chiliens en général, manifestent un enthousiasme proportionnel à celui des 837 concurrents qui prendront le départ samedi. Le plateau de 500 véhicules sera constitué de 217 motos, 25 quads, 177 autos et 81 camions. Favoris ou « poireaux », ils n’attendent plus que le coup d’envoi.

La perspective de disputer le Dakar en Amérique du Sud place en moyenne les concurrents dans un état d’excitation tout à fait raisonnable. Pour l’un d’entre eux, l’euphorie a toutefois conduit à une forme d’aveuglement, voire d’excès de confiance. Engagé pour la première fois sur le Dakar, le motard Chinois Li Zhiheng a tout simplement omis de prévoir une combinaison pour enfourcher sa KTM. Au rayon des étourderies, il s’est également présenté à Buenos Aires sans se préoccuper de la licence délivrée par la fédération internationale, indispensable pour prendre le départ du rallye. Avec ses deux compatriotes Chen Jianguo et Wei Guanghui, eux aussi légers avec la paperasse, Zhiheng se retrouve engagé dans une course contre-la-montre pour présenter avant le départ de la première étape une licence en bonne et due forme.

Hormis la triplette chinoise, à qui pourrait être décerné le grand prix collectif de la distraction, l’ensemble des concurrents avait au contraire préparé avec minutie le rendez-vous. L’exemple le plus abouti dans ce registre reste celui de l’écurie Mitsubishi, qui aligne quatre Lancer diesel. Le changement de technologie a exigé près de deux ans de développement, avec 17000 kilomètres d’essais au total. C’est sur les pistes argentines que le successeur du Pajero effectuera sa grande rentrée, après une première sortie fructueuse sur la Baja de Porto Alegre. Au volant des quatre protos, Peterhansel, Alphand, Roma et Masuoka hésitent entre le statut de favoris ou de challengers. Cette fois-ci, leurs rivaux de chez Volkswagen peuvent en effet revendiquer une plus longue expérience du diesel. Les pilotes de la firme allemande, habitués à collectionner les coups du sort, pourraient enfin voir le vent tourner en leur faveur. D’autant plus que sur le plan de la préparation, les ingénieurs qui ont planché sur les Race Touareg de Sainz, De Villiers, Miller et Depping n’ont apparemment rien laissé au hasard. Dans ce défilé de champions qui a eu lieu au parc des expositions de La Rural, il a donc été malaisé de désigner UN favori, ni même UNE voiture. Seul Robby Gordon, fanfaron en chef du sport auto aux Etats-Unis, n’hésite pas à déclarer que la victoire finale reste son seul objectif. Reste à savoir si son Hummer sera réellement capable de défier sur la durée les véhicules d’usine.

Côté motos, les deux derniers vainqueurs du rallye, Cyril Despres et Marc Coma, connaissent suffisamment la discipline pour s’exprimer avec prudence. Leur désir affiché de victoire est donc systématiquement tempéré par les réserves d’usage sur les aléas de la course. C’est peut-être ce genre d’incidents qui pourrait profiter à David Frétigné, qui ambitionne de se faire pour la première fois une place sur le podium, au guidon de sa Yamaha 450cc.

Les tout premiers éléments de réponse seront donnés sur la piste dès samedi, avec une première étape menant à Santa Rosa. D’ici là, les pilotes testeront leurs véhicules sur un podium monté sur la majestueuse place de l’Obélisque, au beau milieu de l’avenue du 9 juillet.

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