Oct
16

SEB GUILLAUME SUR LA FINALE DU WEC : RÉSUMÉ

Bonjour à tous,

Me voici de retour de la finale du WEC qui se déroulait à Mende le week-end dernier. Mes derniers résultats sur la scène mondiale et le faible écart entre le leader de la catégorie, Samuli ARO et moi me permettaient d’entretenir un certain espoir quant au titre. Nous savons tous que tout peut arriver en enduro et les deux manches qui restaient pouvaient être le théâtre d’un renversement de situation. Cela dit je ne me suis pas mis de pression inutile, mon objectif était de faire de mon mieux, nous verrions bien le classement final. Le tracé était proche de celui que nous avions eu au championnat de France et le CH serré faisait office de spéciale en ligne. La spéciale banderolée était tracée sur le même site que celui où nous avions roulé et la spéciale extrême était davantage typée terrain de cross avec en plus un pierrier, une marche et un bassin artificiel. J’étais assez motivé par ce que j’avais vu aux reconnaissances et j’abordais l’épreuve en toute confiance.

Samedi

« mais en passant dans le bassin ma moto se noie et s’arrête net à la sortie… »

La journée débute par un passage de reconnaissance dans la spéciale en ligne qui n’est pas chronométrée. Il va falloir faire preuve de vigilance, l’adhérence est précaire et le tracé est particulièrement technique. Notre premier chrono sera dans la grande banderolée où je sors la grosse attaque d’entrée de jeu. Le terrain sollicite beaucoup la puissance des moteurs, nous roulons à pleine charge presque partout. Vient ensuite la spéciale extrême qui, pour une fois, est chronométrée dès le premier tour. Tout se passe bien, j’enchaine les difficultés sans problème mais en passant dans le bassin ma moto se noie et s’arrête net à la sortie. Il reste une trentaine de mètres avant la cellule, je tente de démarrer mais le moteur ne repart pas, je termine la spéciale en courant à côté de la moto. L’opération ne me coûte qu’une dizaine de secondes par rapport aux meilleurs chronos, jusque là rien de catastrophique. En revanche, la moto ne veut plus repartir, je change ma bougie mais rien n’y fait, le moteur a pris l’eau… Les minutes s’écoulent et enfin mon moteur démarre ! Malheureusement, je prends trois minutes de pénalités, la journée est cuite… Les spéciales s’enchainent les unes après les autres, j’attaque partout mais je n’arrive pas à retrouver le moral. Je suis vraiment écoeuré de ce qui m’arrive, je n’arrive plus vraiment à me concentrer et j’attends que la journée se passe sans conviction… Je termine douzième du classement avec neuf points. Je quitte le deuxième rang du classement provisoire pour me poser au pied du podium derrière Samuli ARO, Marko TARKKALA et Christophe NAMBOTIN. Seul un miracle peut m’aider et je n’ai pas l’habitude de compter sur le surnaturel pour gagner des courses !

Dimanche

« Malgré quelques coups d’éclat dans la journée je n’arrive pas à trouver un moyen de me motiver et de me concentrer… »

Aujourd’hui est un autre jour, du moins c’est ce que je me force à penser car j’aborde la journée avec le blues. Mon passage dans le bassin de la spéciale extrême passe et repasse dans ma tête et je n’arrive pas à me concentrer. A chaque passage dans la spéciale extrême je chute, les mécaniciens du team ont du travail à chaque fois que j’arrive au CH ! La spéciale en ligne est très glissante et je ne trouve pas un rythme qui me permette de scorer sans tomber, peut être que j’en fait trop… Malgré quelques coups d’éclat dans la journée je n’arrive pas à trouver un moyen de me motiver et de me concentrer, même si je compte finir le championnat sur le podium. Christophe n’est pas dans un grand jour non plus et nous arrivons à la dernière spéciale avec des classements loin du podium ! Je suis sixième et Christophe est septième. Si je termine devant lui avec moins de deux places d’écart il conserve sa place sur le podium, dans le cas contraire c’est moi qui fini troisième. Il faut absolument que je batte Alessandro BOTTURI qui me précède de rien du tout au classement final pour avoir cette troisième place. Je réalise un super temps dans la spéciale mais Alessandro en fait autant et me devance au classement final d’une seconde ! J’échouerai au pied du podium puisque, inexorablement, Christophe va terminer une place derrière moi. Et pourtant nous n’étions pas au bout de nos surprises et, une fois de plus, nous avons constaté que tout peut arriver en enduro. Alors qu’il était parti sur un super rythme dans cette ultime spéciale, Christophe commet une erreur dans le pierrier, il perd beaucoup de temps et Marcus KEHR qui l’attendait en embuscade lui dérobe la septième place du classement sur le fil du rasoir. Pour un petit point je termine sur le podium final du Championnat du Monde. J’ai frôlé la correctionnelle ce week-end, finalement il y a peut être des petits miracles de temps en temps….

Me voici donc pour la cinquième fois consécutive sur le podium mondial mais toujours pas sur la première marche. Cette saison est de loin la plus intense que j’ai connue depuis mes débuts en championnat du Monde et je compte bien faire mieux en 2009. J’ai goûté aux victoires en Grand Prix cette année et j’ai acquis de l’expérience et de la confiance en moi. Ce week-end est vraiment à oublier, c’est vraiment dommage de terminer sur une course comme celle-ci surtout en France, j’aurais tellement aimé gagner devant le public français…

En tous cas j’ai passé une saison fantastique dans un team où je me sens bien. Stéphane est de retour à mes côtés et il a fait un travail remarquable cette saison, je lui dois beaucoup, ou plutôt je lui « doigt » beaucoup ! Le pauvre s’est cassé deux doigts de la main gauche vendredi en chutant du camion et il a fait son boulot pendant deux jours comme si de rien était. Les mécaniciens du team et mon team manager Fabrizio AZZALIN ont su être toujours à mon écoute cette saison et leur professionnalisme m’a beaucoup apporté. Je remercie aussi mes proches, parents ou amis qui viennent me montrer qu’ils sont avec moi sur les courses en faisant le déplacement pour me soutenir.

Merci au Moto Club Lozérien pour ce travail de dernière minute qui a sauvé avec brio la finale du championnat. Et pour conclure merci au public qui nous a « porté » pendant ces deux jours.

Prochain rendez-vous à Forge les Eaux pour la finale du championnat de France.

A très bientôt,

Seb

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